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Mardi 24 juillet, au fond du trou ! 

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Ce matin, nous partons explorer les mines de Potosi.

15 000 ouvriers travaillent encore dans ces galeries, assurant à l’état bolivien, des revenus importants. Renseignements pris, nous allons pénétrer dans un univers très impressionnants. Ici des millions de personnes ont trouvé la mort depuis le début de l'exploitation en 1592 par les espagnols.

Plusieurs centaines d'enfants (à partir de 12 ans) travaillent ici pendant les vacances scolaires. Dans cette ville, peu de travail si ce n'est chauffeur de taxi ou mineur.

Le pire des travaux est la perforation : trouer la roche au marteau piqueur dans un bruit infernal, la poussière et la chaleur. Ces ouvriers sont les mieux payés mais ils tombent malade vers 40-45 ans.

L'argent, le zinc, le cuivre, le plomb sont extraits, et de fait la montagne est passée de 5133 m à 4807 m. Les risques d'effondrements sont importants.  

Tout part à l'étranger car l'industrie bolivienne n'est pas suffisamment développée pour exploiter les minerais.

 

Avant l'entrée dans la mine, on nous remet l'équipement de mineur : pantalon et veste étanches, bottes, casque et lampe. La tradition veut  que l'on passe au marché des mineurs pour acheter des "cadeaux" pour les mineurs :  feuilles de coca, jus de fruits... Au quotidien, un mineur consomme 200 à 300 feuilles de coca auxquelles il ajoute un catalyseur qui permet de résister aux conditions extrêmes de travail.

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Nous nous enfonçons dans la mine. Il faut parfois se coller aux parois pour laisser passer les uvriers poussant un wagonnet d'une tonne. À l’intérieur, c'est un vrai labyrinthe ! Des boyaux verticaux de 60 m de profondeur, avec de simples échelles, permettent aux mineurs, de s'enfoncer dans les entrailles de la terre. Aucun éclairage, aucune ventilation, les conditions de travail sont très archaïques. Il en est de même pour la visite. On nous annonce que dans 10 min une explosion à la dynamite (qu'ils fabriquent sur place avec  des journaux et ….achetés avec leurs propres deniers) se produira. Notre guide se s'affole pas et nous propose même d'aller plus profond dans les galeries ! On s'en remet à « El Tio » le dieu des mineurs qui règne sur les profondeurs de la terre. Chaque galerie abrite son dieu auquel les mineurs apportent des offrandes pour s'attirer les bonnes grâces.

Au bout d'une heure et demie, nous ressortons de cet univers hostile contents de retrouver le dieu soleil !

Nous resterons marqués par cette visite.

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En début d’après-midi, nous prenons le bus direction Sucre.

Joël Robuchon

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